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Offshoring : 110.000 emplois à préserver

Le 24/04/2020 | Par
yc

La baisse du chiffre d’affaires de l’offshoring dans la période de crise liée au Covid-19 oscille entre 25 et 40%.

Youssef Chraibi, président de Outsourcia Group, revient, entre autres, sur les principales mesures prises par le secteur pour sortir la tête de l’eau.

 

Finances News Hebdo: La pandémie du coronavirus a-t-elle impacté l'activité de Outsourcia Group en termes de chiffre d'affaires, effectifs, etc. ?

Youssef Chraibi : Notre baisse d’activité est de l’ordre de 30% pour les mois de mars, avril et mai. Nous tablons sur une reprise très progressive à partir du mois de juin en espérant un retour au rythme initial d’ici la fin de l’année. Au final, l’impact global sur l’année 2020 devrait être de l’ordre de 20%.

Notre activité est directement corrélée aux revenus de nos donneurs d’ordre en France, où le déconfinement sera progressif avec un moindre dynamisme des activités «non essentielles».

Néanmoins, nous avons pu nous organiser pour développer le télétravail. Seuls 5% de nos effectifs se rendent encore sur nos sites de production afin de maîtriser au mieux le risque sanitaire.

 

F.N.H : Quelles ont été les conséquences du coronavirus sur l'activité du secteur de l'offshoring au Maroc ?

Y.C: Nous estimons que la baisse du chiffre d’affaires sur cette période oscille entre 25 et 40% en fonction des outsourceurs et des marchés de leurs donneurs d’ordre. En termes de taux d’inoccupation des ressources, le recul est du même ordre. Nous traversons ainsi une phase critique où nous devons tenter au mieux de maintenir les emplois de nos collaborateurs.

 

F.N.H : Quelles sont les mesures qui ont été prises au niveau du secteur pour sortir de la crise actuelle ?

Y.C : Nous avons travaillé ensemble sur plusieurs axes :

1. Le développement du télétravail à chaque fois que cela a été possible.

2. La mise en place d’une charte de conformité sanitaire spécifique à notre secteur avec l’élaboration de 20 mesures auditées par des cabinets internationaux et beaucoup plus restrictives que les recommandations du ministère de la Santé et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

3. Le maintien du maximum d’emploi possible en espérant que les dispositifs fiscaux et les mesures CNSS prévues soient applicables sans difficultés.

 

F.N.HQuelle appréciation faites-vous de l'ensemble des mesures prises pour aider les entreprises marocaines à sortir de cette période difficile (report d'échéances fiscales, report du paiement des crédits bancaires, etc.) ?

Y.C : Je pense que dans l’esprit, elles sont globalement bonnes. Le report des échéances fiscales ainsi que celui des échéances bancaires sont adaptés et ont bien fonctionnés.

Les négociations de nouvelles lignes de crédit de fonctionnement sont, quant à elles, plus longues et difficiles à mettre à œuvre car elles sont négociées au cas par cas.

Enfin, pour les mesures CNSS, nous attendons de voir en espérant que les critères d’appréciation d’une entreprise en difficulté ne donnent pas lieu aux querelles d’interprétation. Rappelons que l’enjeu après la crise sanitaire, est la préservation des emplois que nous avons créés, soit 110.000 pour l’offshoring.

Donc, tout ce qui sera entrepris comme mesures permettant de nous aider à le faire, sera salutaire pour notre pays. Toutes les entreprises qui feront des efforts dans ce sens doivent être soutenues d’une façon ou d’une autre.

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